La nouvelle dimension

Un accord de principe sur les fonds communaux

Un accord de principe sur les fonds communaux

Les dĂ©putĂ©s ont obtenu, mercredi, un accord de principe avec le gouvernement Jean-Charles pour l’octroi de 5 millions de gourdes par commune, Ă  dĂ©faut des 10 millions qu’ils revendiquaient en vue d’ouvrir la session extraordinaire convoquĂ©e par arrĂȘtĂ© prĂ©sidentiel, pour le 17 mai en cours. Le prĂ©sident de la Chambre des dĂ©putĂ©s avait annoncĂ© que les parlementaires se trouvaient dans leurs circonscriptions respectives au moment de la convocation, ce qui avait empĂȘchĂ© l’ouverture de la session extraordinaire. Le 19 mai, date fixĂ©e pour l’ouverture de cette session, a Ă©tĂ© boudĂ©e par les parlementaires en raison de l’absence de ces crĂ©dits budgĂ©taires dans le budget d’investissement.

L’accord conclu hier mercredi doit permettre aux parlementaires d’ouvrir la session et de voter le budget d’investissement ainsi que d’autres projets de loi et instruments internationaux figurant dans le menu de cette convocation.

Pour la premiĂšre fois, sous la prĂ©sidence de RenĂ© PrĂ©val, lors de son second mandat, les dĂ©putĂ©s avaient obtenu 5 millions de gourdes par commune. Ces crĂ©dits avaient Ă©tĂ© rĂ©visĂ©s Ă  la hausse Ă  l’arrivĂ©e au pouvoir de Michel Martelly.  10 millions de gourdes par annĂ©e, par commune. L’appartenance d’un dĂ©putĂ© au camp du pouvoir ou de l’opposition a Ă©tĂ© dĂ©terminante, sous la prĂ©sidence de Martelly, pour accĂ©der Ă  ces crĂ©dits au ministĂšre de la Planification et de la CoopĂ©ration externe. Certains dĂ©putĂ©s de l’opposition n’avaient recueilli ces fonds qu’une seule fois. D’autres parlementaires de l’opposition, plus patients, les avaient obtenus pendant deux annĂ©es fiscales. Par contre, les dĂ©putĂ©s proches du pouvoir avaient pu disposer de ces fonds, chaque annĂ©e et en prioritĂ©.

L’idĂ©e d’introduire ces fonds dans le budget d’investissement a Ă©tĂ© applaudie par diffĂ©rents secteurs, en raison de la lourdeur de la machine administrative pour faciliter l’implantation de certains services de base dans les communes les plus reculĂ©es du pays. Certains dĂ©putĂ©s, de concert avec les Conseils municipaux, avaient obtenu ces crĂ©dits budgĂ©taires sur prĂ©sentation de projets utiles Ă  leur communautĂ©. D’autres parlementaires utilisaient des firmes bidon afin d’obtenir cette somme sans rien rĂ©aliser. Des conflits Ă©clatĂšrent entre des dĂ©putĂ©s et des maires pour la gestion et l’utilisation de cette enveloppe. Les populations des zones les plus reculĂ©es avaient-elles bĂ©nĂ©ficiĂ© de projets utiles rĂ©alisĂ©s avec ces fonds ?

ConformĂ©ment Ă  la loi sur le budget et la comptabilitĂ© publique, mis Ă  part les prĂ©sidents des deux chambres et les questeurs, les honorables dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs ne sont pas des ordonnateurs et, par consĂ©quent, ne sont pas redevables devant la Cour supĂ©rieure des comptes et du contentieux administratif. En quelle qualitĂ© le ministĂšre de la Planification accepte-t-il de recevoir des dĂ©putĂ©s des Fiches d’identification d’opĂ©ration de projet (FIOP) dans le cadre des fonds communaux ?  Ce ministĂšre ne crĂ©e-t-il pas lui-mĂȘme le dĂ©sordre en acceptant ces FIOP des dĂ©putĂ©s en lieu et place des maires pour les fonds communaux ?  Sur les budgets de 2008 Ă  2015, combien de fonds communaux la Cour des comptes a-t-elle dĂ©jĂ  auditĂ©s ?

En raison de toutes ces considérations, le ministÚre de la Planification va-t-il continuer à recevoir des projets des députés pour les fonds communaux en lieu et place de maires élus ?

Lemoine Bonneau

Nouvelliste

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