Papa Dessalines nous monte toujours à la tête quand il nous faut plonger le pays dans le plus grand merdier. Le dirigeant de la Révolution a bon dos pour légitimer nos barbaries : KOUPE TET BOULE KAY.
Dessalines aurait été assassiné, a-t-on appris à l’école. Alexandre Pétion l’aurait tué, dit-on aussi. Le souffle de vie de Papa s’est éteint dans le sang. Voulons-nous hériter d’un sanguinaire, d’un coupeur de tête ou d’un incendiaire ? Si tel est le cas, Dessalines et Pétion ne peuvent, en aucun cas, être les modèles des acteurs politiques, aujourd’hui. Car, l’œuvre des deux Hommes va plus loin que leur différend ? Les deux ennemis ne se sont-ils pas mis ensemble pour vaincre l’esclavage ?
Que voulons-nous vaincre, aujourd’hui ? Qu’est-ce qui va nous mettre ensemble ? On ne sait toujours pas. Mais, les enfants de Dessalines partent de temps en temps à la rencontre des enfants de Pétion. Géographiquement, cela pose problème. Car, le trajet se fait à pied. Qu’on passe par Bourdon ou par Delmas, on monte. On brûle des calories. Cela ne peut pas être pour grand merci. Les enfants de Dessalines, qu’ont-ils à dire à ceux de Pétion qui vraisemblablement ne sont pas intéressés à les écouter ? Question de courtoisie, les enfants de Pétion pourraient aussi descendre vers ceux de Dessalines. Ce schéma nous permet de comprendre pourquoi il ne peut pas y avoir de dialogue entre les différents acteurs. Ce schéma nous permet aussi de comprendre pourquoi les manifestations anti-gouvernementales sont contrecarrées par des manifestations pro-gouvernementales.
Les enfants de Dessalines et ceux de Pétion sont dans les rues. Orphelins, ils jouent leur jeu dangereux. Ils risquent de s’entretuer si les (pays) voisins ne viennent à leur secours