Dans la classe intellectuelle, les avis concernant le régime des Duvalier divergent. Pour certains, tel père dictateur, tel fils dictateur. Pour d’autres, le pouvoir de Bébé Doc diffère de celui de Papa Doc.

Le politologue Rosny Gilot croit que le régime de François Duvalier est axé sur les clivages alors que l’héritier du dictateur, dont le décès est survenu, le 4 octobre, s’évertuait à transcender les différences de couleurs et de classes. Réagissant aux exactions commises sous le règne de  Jean Claude Duvalier, M Gilot tente de dédouaner l’ex-président à vie. Rony Gilot dit croire que Bébé Doc avait un tempérament souple. Pour l’avoir côtoyé, il dit n’avoir aucun souvenir d’un Jean Claude Duvalier qui élevait la voix sur ses collaborateurs. C’est pourquoi il ne conçoit pas que le fils de François Duvalier pourrait ordonner systématiquement aux bras armés de son régime de réduire au silence les opposants.

L’historien  Enol Buteau prend le contre-pied des propos du politologue. Pour le responsable politique du parti Akao, Jean Claude Duvalier est bel et bien le digne héritier de son père. Il tient Baby Doc pour responsable des actes de violence perpétrés de 1971 à 1986. Car, argumente-il, « on ne dirige jamais en toute innocence ».  

Jean Michel Cadet

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