Des citoyens haïtiens signent une pétition pour désapprouver le choix de la date du 28 juillet par le gouvernement pour l’inauguration de son « carnaval des fleurs », rappelant que « le 28 juillet 1915 (…) débuta l’Occupation américaine d’Haïti ».
« Souffrons que le gouvernement choisisse d’engager des dépenses dans un carnaval de plus, alors que le pays a besoin d’argent pour organiser des élections et pour les besoins d’une population en souffrance. Souffrons encore que le gouvernement ait oublié ou fasse semblant d’oublier dans quel contexte et à quelles fins la dictature des Duvalier avait créé le « carnaval des fleurs », mais que le gouvernement choisisse la date du 28 juillet, c’est un manque de respect pour les citoyens ayant combattu l’occupation, c’est un manque de respect pour un pays qui a besoin de réfléchir au chemin de la sortie de cette occupation que nous vivons aujourd’hui », écrivent ces intellectuels et artistes.
Selon eux « la journée du 28 juillet doit être une journée de réflexion et de souvenir, pour que de tels malheurs ne se reproduisent plus ».
« A un moment où les voix du pays se lèvent pour demander le départ de la MiNUSTAH, si le Président, le premier ministre, le ministre de la Culture, le ministre de l’Education nationale et l’ensemble du gouvernement estiment que cette date symbolique appelle à la bamboche, ils peuvent la célébrer ainsi en privé, mais ils n’ont pas le droit de mobiliser les ressources de l’Etat pour nous voler notre droit à nous d’utiliser cette date pour réfléchir sur notre histoire et la situation actuelle du pays » écrivent les protestataires qui demandent « que le gouvernement choisisse une autre date pour organiser son « carnaval des fleurs ». »
Ils suggèrent par ailleurs que les medias présentent « en cette journée du 28 juillet 2013 des émissions de réflexion et à caractère pédagogique autour des causes et conséquences du 28 juillet 1915, et portant sur la situation actuelle du pays ».
« Au nom de celles et de ceux qui ont combattu l’Occupation. Au nom des enfants haïtiens que nous n’avons pas le droit de laisser grandir dans l’ignorance et l’indignité », soutiennent les signataires de cette pétition qui sont :
Pierre Buteau
Georges Castera
Syto Cavé
Lyonel Trouillot
Evelyne Trouillot
Guy Gérald Ménard
Mireille Pérodin Jérôme
Michel Philippe Lerebours
Wooly Saint Louis Jean
Fritz Deshommes
Jean Lhérisson
Kettly Mars
Josaphat Robert Large
Jean Hénold Buteau
Guertchang Bastia
Lovely kermonde Fifi
Coutechève Aupond
Olsen Séïde
Luckens Legros
Lise Darline Ménard
Sadrak Charles
Jean Mino Paul
Stéphane Linouze Barthélemy
Cherlson Ermoza
Divenson Daltrius
Marc Endy Simon
Jhon Picard Byron
Paule Andrée Louis Byron
Makenzy Orcel
Rodney Saint-Eloi
Rolando Etienne