Si la sentence de la Cour constitutionnelle dominicaine prend effet, environ 300 mille Haïtiens d’origine seront orphelins de nationalité.
Parmi ces futurs « sans-pays », il y en a qui sont âgés de 84 ans. Ni eux, ni leurs enfants, ni leurs petits-enfants n’ont jamais posé le pied sur le sol d’Haïti qui leur est manifestement étranger.
Et selon l’article 11 de la Constitution haïtienne de 1987, ils sont aussi des étrangers. Mais, ils peuvent devenir Haïtiens.
Donc, si l’Etat haïtien ne se dépêche pas, il devra prendre des dispositions tant sur le plan économique que géographique pour accepter ces centaines de milliers de personnes affectées par la décision de la Cour constitutionnelle dominicaine.
Et pendant 5 années, ils vivront, en situation d’apatridie, sur le territoire haïtien.
Effectivement, pendant une demi-décennie, ils vivront sans nationalité. Or, la possession de la nationalité est une condition préalable à la jouissance de l’ensemble des droits humains.
Mais, comment l’Etat haïtien parviendra-t-il à intégrer ces « sans pays » dans la société haïtienne pour limiter les différences entre citoyens et apatrides ?
