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Des délégations d’officiels à la frontière haïtiano-dominicaine pour évaluer la situation

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Des délégations d’officiels à la frontière haïtiano-dominicaine pour évaluer la situation

A l’initiative du Premier ministre, Evans Paul, plusieurs délégations se sont rendues, le lundi 22 juin 2015, dans les villes frontalières avec la République dominicaine. Les délégations se sont notamment rendues à Malpasse et à Belladère, deux points où les autorités haïtiennes aimeraient voir débarquer les rapatriés.

 

A Belladères, c’est le ministre des affaires sociales et du travail, Victor Benoit, qui avait dirigé la délégation qui comprenait notamment des membres de l’office national de la migration.

Une rencontre a eu lieu avec les autorités locales dont l’agent intérimaire de l’exécutif. Le ministre Benoit a dit déplorer les conditions dans lesquelles les Haïtiens quittent la République voisine, où ils ont vécu pendant de longues années.

Ce sont des pourchassés, des gens qui sont dans un état critique, a dit le titulaire du MAST qui informe qu’une enveloppe de 200 mille gourdes a été allouée pour les premières interventions.

Si la plupart des Haïtiens  rentrés de la République dominicaine ont  été tenues loin des caméras de la presse, certains compatriotes rencontrés sur le chemin du retour ont indiqué n’avoir pas été déportés. Ils ont précisé avoir choisi de rentrer au bercail pour fuir les menaces des dominicains dont des policiers.

Ils nous menacent de nous tuer si nous ne rentrons pas chez nous  ont indiqué certains citoyens qui disent avoir ainsi été forcés de rentrer.

Pas moins de 1803 haïtiens seraient déjà rentrés jusqu’à ce lundi et ce bilan ne concerne que la zone de Belladères. Mais, le pire pourrait être encore à venir, puisque  les  déportations officielles n’ont pas encore commencé.

Le coordonnateur de l’union nationale des normaliens haïtiens, Josué Mérilien, a dénoncé la propagande du gouvernement qui prétend vouloir accueillir et intégrer les centaines de milliers de rapatriés en provenance de la République dominicaine, alors que de très nombreux  Haïtiens vivent dans l’exclusion, dans la plus grande indifférence  des autorités.

L’activiste dénonce également la gestion de la crise par l’équipe au pouvoir qui, déplore-t-il, n’a pas su profiter de la solidarité internationale qui commençait à se construire au lendemain de la publication de l’arrêt TC 168-13. Les autorités  haïtiennes ont choisi de faire le jeu des Dominicains,  en raison d’intérêts personnels.

Maintenant que leur politique  a échoué piteusement, elles recourent à la société civile haïtienne  pour les aider à porter le fardeau.

Quoi qu’il en soit,  Josué Mérilien estime  il y a lieu de dénoncer cet acte raciste et xénophobe des autorités dominicaines et solliciter la solidarité des amis d’Haïti pour forcer le gouvernement dominicain à se rétracter.

Le  spécialiste des relations haïtiano-dominicaines Yves Marie Channel  déplore que le gouvernement haïtien ait réagi très tardivement sur la question des rapatriements. Il dénonce de graves manquements des autorités haïtiennes qui n’ont rien fait, selon lui, pour empêcher l’aggravation de la crise née de la sentence 168-13. Il banalise la mise sur pied du comité  mixte de solidarité nationale, disant croire qu’il ne mènera nulle part,  estimant que  les autorités auraient dû plutôt mettre des moyens à la disposition de secteurs qui connaissent bien le dossier.

Ils ont préféré verser  dans la propagande en tentant tente de tout mettre sur le dos des autorités dominicaine, a dit M. Channel qui critique  ce qu’il appelle  le show-off du premier ministre Evans Paul qui tente, a-t-il dit, de jouer au bon communicateur, alors qu’il ne serait pas  du tout imbu de l’ampleur de  la situation.

M. Channel déplore aussi que malgré  toutes les promesses,  aucune trace de préparatifs sérieux pour accueillir les rapatriés, n’a été constatée à la frontière.

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