La nouvelle dimension

Des funérailles nationales pour l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on whatsapp
Share on telegram
Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on whatsapp
Share on telegram

Des funérailles nationales pour l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier

À titre d’ancien chef d’État, l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier, mort samedi, a droit à des funérailles nationales, a déclaré l’actuel gouvernement d’Haïti.

Officiellement, la décision n’a pas encore été prise, mais si des funérailles nationales sont effectivement décrétées, il est difficile d’estimer combien de chefs d’État de l’étranger se déplaceraient pour l’événement.

Élue en 2011, l’administration du président Michel Martelly est considérée comme étant assez proche d’anciennes figures de l’ère Duvalier. Le président Martelly s’est d’ailleurs montré attristé par le décès de Duvalier sur son compte Twitter, appelant même à une certaine réhabilitation de l’ex-dictateur.

« En dépit de nos querelles et nos divergences, saluons le départ d’un authentique fils d’Haïti. L’amour et la réconciliation doivent toujours vaincre nos querelles intestines. Que ton âme repose en paix. » — Michel Martelly sur Twitter

La possibilité que l’ex-dictateur ait des funérailles nationales fait cependant bondir les membres de l’opposition et les victimes de son régime brutal.

 « Sur le plan moral, il n’a pas droit à des funérailles nationales. C’était un dictateur qui a causé beaucoup de tort au pays », estime l’ancien maire de la capitale Port-au-Prince et ancien opposant à Duvalier, Evans Paul. « Mais si la loi veut qu’il ait des funérailles nationales, on doit le faire », concède-t-il tout de même.

Les victimes du régime Duvalier font notamment valoir qu’avant sa mort, l’ex-président devait comparaître devant la justice pour répondre à des accusations de corruption, de fraude et de crimes contre l’humanité. Jean-Claude Duvalier est notamment accusé par plusieurs victimes d’avoir ordonné des arrestations arbitraires et d’avoir fait torturer et assassiner des opposants politiques sous son régime, tenus d’une main de fer par sa police, les « tontons macoutes ».

Les procédures judiciaires ne sont pas terminées

En entrevue à Radio-Canada, la directrice générale d’Amnistie internationale, Béatrice Vaugrante, assure que même si Duvalier est mort, les procédures judiciaires qui demandent réparation pour les victimes, elles, ne sont pas terminées. Ce n’est pas seulement M. Duvalier qui était visé par les procédures, dit-elle : plusieurs hauts dirigeants de son administration sont concernés.

La procédure qui visait spécifiquement Jean-Claude Duvalier, elle, est toutefois avortée. « Mais il reste quand même – et heureusement – des procédures pour lesquelles il va falloir se battre », dit la directrice de l’organisation.

 « C’est important que cet exercice-là se fasse, avec ou sans Duvalier, parce qu’il reste une chose énorme à prouver : à savoir qu’il y a un système de justice indépendant en Haïti », observe Mme Vaugrante.

Facebook Comments

A lire aussi...