Candidate au poste de Secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean a reçu l’appui officiel, hier, de la ministre déléguée aux Affaires francophones de l’Ontario, Madeleine Meilleur.
Ce soutien est davantage symbolique. L’Ontario n’a pas le statut de membre au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et ne détient donc pas de droit de vote au sein de ses instances administratives.
« Bien que la province ne puisse pas exprimer ses souhaits aux urnes de l’OIF, nous sommes persuadés que le parcours unique de Michaëlle Jean et ses qualités de leader ouverte et rassembleuse favoriseraient l’essor de la Francophonie et le mieux-être de tous les francophones à l’échelle mondiale », affirme la ministre dans sa lettre envoyée au Droit.
Candidature surprenante
L’ancienne gouverneure générale du Canada est actuellement en pleine campagne de séduction dans l’espoir de remplacer le Sénégalais Abdou Diouf, qui quittera son poste de Secrétaire général cet automne.
La candidature de Mme Jean en a surpris plus d’un. La tradition veut que le poste de Secrétaire général de l’OIF soit confié aux pays du Sud, et celui de l’administrateur aux pays du Nord.
Qui plus est, le Secrétaire général de l’OIF est normalement un ancien chef d’État rompu aux négociations diplomatiques.
La ministre Meilleure estime néanmoins que l’ancienne journaliste détient une feuille de route digne de la fonction qu’elle convoite.
« À la fois en tant que gouverneure générale du Canada, dans ses fonctions d’envoyée spéciale de l’UNESCO pour Haïti ou à titre de journaliste chevronnée, Michaëlle Jean a démontré tout au long de sa carrière une compassion inébranlable et un respect profond des droits humains. Elle connaît la Francophonie internationale et ses différents visages en plus de posséder une compréhension pointue des défis socio-économiques, culturels et linguistiques que doivent relever tous les membres de l’OIF. Avoir une personne d’une telle renommée à la tête de l’OIF serait un atout indéniable pour les francophones de l’Ontario, du Canada et du monde », indique Mme Meilleur.
Consciente que sa candidature ébranle les traditions, Mme Jean affirmait dans une récente entrevue son intention de travailler dans la « continuité de ce que le président Diouf a pu apporter », si elle est élue.
Elle deviendrait aussi par le fait même la première femme à chapeauter l’OIF.
Malgré tout le charisme qu’on lui connaît, Mme Jean devra se montrer très persuasive, surtout auprès des états membres africains.
L’Afrique, sans candidat unanime, pourrait éventuellement faire front commun contre elle afin de s’assurer de conserver ce poste.
Une poignée de candidats sont en lice.
Le prochain Secrétaire général sera choisi au sommet de Dakar, à la fin du mois de novembre.
Source : La Presse