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Haïti-culture : la résistance dans la sculpture

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Haïti-culture : la résistance dans la sculpture

Le sculpteur haïtien Fritz-Gérald Muscadin expose jusqu’au 12 novembre. Inspiré par la situation socio-politique de son pays, Fritz-Gérald Muscadin, sculpteur haïtien, redonne vie à la matière délaissée.

« Mon art est une révolte. » Fritz-Gérald Muscadin, jeune sculpteur, va droit au but et livre son témoignage sur Haïti, son pays meurtri. Le séisme du 12 janvier 2010, l’ouragan Matthews en 2016, Irma il y a peu…

Au chapitre des libertés, la pioche n’est pas meilleure avec le père et le fils Duvalier, qui se sont chargés de mener le pays dans les enfers de la dictature. Pourtant, le pays avait été le premier au monde à déclarer son indépendance suite à une révolte d’esclaves. Toussaint Louverture, esclave affranchi devenu gouverneur, avait proclamé lors de sa déportation, que l’arbre de la liberté allait repousser sur cette terre, car ses racines sont profondes et nombreuses. C’est dire si la liberté, la révolte sont à jamais inscrits dans les gènes de la population haïtienne, qui élève la résilience au rang d’art.

Fritz-Gérald Muscadin est un des acteurs de cette culture, qui se nourrit dans les aspirations de ce peuple. Il expose actuellement ses œuvres à l’espace culturel François-Mitterrand de Boé, dans le cadre du salon d’automne, qui se tient jusqu’au 12 novembre.

Avec ses ciseaux, scies, marteaux, burins et maillets, il sculpte des œuvres humanisées, qui sont autant de témoins de la soif de révolte de la jeunesse haïtienne. « Je puise mon inspiration dans la situation sociopolitique de mon pays et je crée avec, ce qui se trouve le plus facilement dans les rues de Port au Prince : morceaux de bois, pièces de métal, un morceau de chaîne, clous, vis… »

Dans cette ville balayée par les séismes et les ouragans, ce récupérateur, qui donne vie à toute matière inerte rejetée par la nature, n’a qu’à se baisser pour voir son imagination prendre vie. Ce style artistique est en complète osmose avec sa fidélité au mouvement rastafari, auquel il ajoute une pointe de vaudou.

Car les dreadlocks sont pour lui, bien plus qu’un simple choix de coiffure, elles sont le reflet des sentiments d’une jeunesse, qui se voit de plus en plus contrainte de résister. « Porter les dreadlocks est devenu un symbole car elles sont mal acceptées par une société qui se renferme sur elle-même. Les interdits, la religion emprisonnent nos libertés et je me bats avec mes œuvres pour résister. »

Source : .sudouest

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