Comme annoncé, l’ex président à vie, Jean Claude Duvalier n’a eu droit qu’à des funérailles privées chantées samedi dernier à l’Institution St Louis de Gonzague. En dépit de la décision de l’administration Martelly de ne pas octroyer des cérémonies nationales au défunt, M. Osner Févry estime qu’une majorité silencieuse de la classe moyenne saine s’était réveillée en venant rendre un dernier hommage à M. Duvalier.
Joint au téléphone ce samedi, Me Osner Févry, qui revenait de ces funérailles, s’est réjouit de l’affluence des personnes présentes aux obsèques de Baby Doc. Il s’agit, selon ses propos d’un « réveil de la majorité silencieuse » composée notamment de la classe moyenne saine de la société haïtienne. Il dit déplorer, cependant, que l’ex dictateur n’ait pas eu droit à des funérailles officielles. Il accuse, à cet effet, un manque de leadership et de cohérence idéologique du président Michel Martelly qui s’est laissé influencé par certains secteurs de la vie nationale qui se disaient contre des funérailles officielles pour M. Duvalier.
L’ex-secrétaire d’État sous le gouvernement de Jean-Claude dit, toutefois, ne pas vouloir cracher sur la mémoire des victimes du régime. Il rappelle qu’il a lui aussi été l’objet de persécution sous son propre gouvernement. Certains proches collaborateurs du président à vie l’accusèrent d’être un communiste, et de ce fait, il a failli prendre l’exil.
Revenant sur les funérailles, M. Févry s’est montré critique vis-à-vis des organisateurs. Il regrette une absence de protocole, ainsi que le fait que le cercueil de M. Duvalier soit recouvert du bicolore national, bleu et rouge alors que l’un des symboles phares du régime duvalierien est le drapeau surmonté d’un bicolore noir et rouge.
Jean Michel Cadet
