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Haïti : Hollande attendu sur l’épineuse question de la dette

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Haïti : Hollande attendu sur l’épineuse question de la dette

Lors d’un discours dimanche en Guadeloupe, le président Hollande s’est engagé à «acquitter» la dette de la France envers Haïti. Une déclaration exclusivement morale, et non financière, qui a semé le trouble avant son arrivée dans l’ancienne colonie.

«Quand je viendrai en Haïti, j’acquitterai à mon tour la dette que nous avons». Cette phrase, prononcée dimanche par François Hollande, a suffi à semer le trouble. Le président français, attendu ce mardi à Port-au-Prince pour la première visite officielle d’un chef d’Etat français depuis l’indépendance du pays en 1804, signera avec son homologue des accords renforçant les échanges commerciaux et éducatifs entre les deux nations. Mais c’est sur cette épineuse question des réparations qu’il est attendu de pied ferme, par tous ceux qui demandent depuis longtemps que la France rembourse la dette qu’elle a fait payer à son ancienne colonie.

Lors de l’inauguration dimanche du Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), le président Hollande s’est en effet adressé directement à son homologue haïtien Michel Martelly, soulignant «l’exceptionnel combat pour la liberté d’Haïti», «première colonie libre, première République noire ayant fait échec au rétablissement de l’esclavage» par Napoléon. «Je sais le débat sur les réparations, il n’est pas épuisé», a ajouté François Hollande.

Le président a rappelé que la France a fait payer cher l’indépendance du pays: quand l’abolition de l’esclavage fut acquise, les anciens maîtres ont exigé d’être dédommagés. «La monarchie de Charles X (…) réclama à la jeune République d’Haïti une indemnisation d’Etat de 150 millions de francs-or afin d’indemniser les colons qui le réclameraient», a déclaré François Hollande. Sous la menace d’une invasion militaire et d’une restauration de l’esclavage, les Haïtiens ont réglé cette dette entre 1827 en 1885. Un dédommagement qui équivaudrait à au moins 17 milliards d’euros d’aujourd’hui, et qui a fortement entravé le développement économique de ce pays considéré comme l’un des plus pauvres du monde.

Une reconnaissance «morale»

«J’acquitterai à mon tour la dette que nous avons»… L’annonce fracassante de François Hollande a donc été chaudement applaudie, avant d’être rapidement suivie de précisions aux allures de rectificatif: il n’y aura pas «d’éléments financiers» comme certains l’auraient compris, a expliqué l’entourage du président. «C’est une reconnaissance morale des pays qui ont profité des situations d’esclavage», a-t-on indiqué. «La seule dette qui doit être réglée, c’est de faire avancer l’humanité», a ajouté François Hollande.

En 2010, Nicolas Sarkozy, premier président français à fouler le sol d’Haïti alors dévasté par un séisme meurtrier (plus de 200.000 morts), avait lui aussi évoqué ce lourd passé commun: «cette histoire partagée est douloureuse. La France, ici, n’a pas laissé que de bons souvenirs».

Source : Le Figaro

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