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Haïti: la mobilisation contre le gouvernement s’intensifie

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Haïti: la mobilisation contre le gouvernement s’intensifie

Le ton est monté mercredi entre le gouvernement haïtien et l’opposition au lendemain de la violente manifestation contre le budget qui a paralysé la capitale, les deux camps s’accusant mutuellement d’attiser la colère de la population, victime d’une paupérisation grandissante.

Le dirigeant politique à l’initiative de la manifestation, Moïse Jean-Charles, a regretté lors d’une conférence de presse les incidents mais rejeté la responsabilité sur le président de la République.

“Nous ne sommes pas responsables: c’est la police nationale et Jovenel Moïse qui le sont en pensant être capables d’écraser notre manifestation par la violence”, s’est défendu Moïse Jean-Charles, ancien candidat à la présidence.

Des dizaines de barricades de pneus enflammés ont paralysé mardi plusieurs quartiers de Port-au-Prince. La manifestation de l’opposition, dont l’ampleur a pris de court la police, visait à dénoncer le vote par les parlementaires d’un “budget criminel” car plus favorable à la minorité aisée, selon les manifestants.

Plusieurs voitures ont été incendiées et les vitrines de nombreux commerces brisées par les jets de pierres des manifestants.

Dès mardi soir, le gouvernement a condamné les violences. Mercredi, le Premier ministre a durci le ton.

“Ces actes n’ont rien à voir avec les intérêts du peuple haïtien. Ils sont le fait d’une série de personnes et de secteurs qui ne défendent que leurs intérêts propres et qui utilisent les problèmes du peuple pour régler leurs affaires”, a accusé Jack-Guy Lafontant sans directement nommer un secteur ou une personne.

Quelques centaines d’opposants ont a nouveau défilé mercredi après-midi dans la capitale haïtienne, sans qu’aucun incident n’ait été cette fois enregistré.

Placé sur les épaules de ses sympathisants, Moïse Jean-Charles a expliqué à l’AFP que cette mobilisation spontanée avait été lancée après que la police nationale haïtienne (PNH) ait tenté de l’arrêter.

Contacté par l’AFP, Gary Desrosiers, porte-parole de la PNH, a démenti ces allégations, affirmant qu’un simple contrôle d’identité avait été réalisé auprès de l’opposant et des personnes qui se trouvaient à bord de son véhicule. Moïse Jean-Charles aurait collaboré sans aucune résistance et été laissé libre de partir une fois l’opération policière terminée, selon les précisions de M. Desrosiers.

Ces feuilletons politiques sont largement commentés par la population dont la majorité ne survit que du petit commerce informel.

L’inflation dépasse encore les 15% et les deux tiers des Haïtiens, qui vivent avec moins de deux dollars par jour, sont ceux qui subissent le plus sévèrement la hausse des prix des produits de premières nécessité.

amb/sf

Photo: Lesly Dorcin

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