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Haïti: le Premier ministre Laurent Lamothe démissionne

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Haïti: le Premier ministre Laurent Lamothe démissionne

Le Premier ministre d’Haïti Laurent Lamothe a démissionné dimanche, en pleine crise politique dans ce pays le plus pauvre du continent où les Haïtiens espèrent depuis plus de trois ans la tenue d’élections.

“Si c’est cela qui peut vraiment débloquer la crise politique, j’ai décidé de remettre au président (Michel) Martelly ma démission à la tête du gouvernement, ainsi que la démission de tous les ministres”, a expliqué, en créole, M. Lamothe lors d’une intervention à la télévision, à l’aube dimanche.

“Je quitte le poste de Premier ministre avec le sentiment du devoir accompli. Nous avons engagé ce pays dans une dynamique de mutations profondes et de changements réels au bénéfice de la population”, a également déclaré M. Lamothe, un homme d’affaires de 42 ans qui a fait fortune dans les télécommunications.

“Au moment de refermer ce chapitre important du quinquennat du président Martelly, nous espérons de tout cœur que le travail remarquable de mon gouvernement ne sera pas gâché et que d’autres grandes réalisations sont à venir pour notre pays par le prochain Premier ministre”, a conclu Laurent Lamothe, qui était en poste depuis mai 2012.

Selon lui l’action de son gouvernement a permis de réduire la pauvreté et a fait chuter la criminalité de 50%.

“Trop tard. Trop peu”, a réagi André Michel un jeune avocat farouche opposant du régime qui a annoncé la poursuite de la mobilisation populaire.

La démission de Laurent Lamothe était attendue après les déclarations, vendredi, du président Michel Martelly annonçant que son Premier ministre était “prêt à démissionner” pour permettre une sortie de l’impasse politique dans laquelle est plongée Haïti. 

“Je reconnais cette position qu’il prend pour aider à trouver une issue à la crise. Je le félicite pour son courage et sa détermination à aider Haïti”, avait dit M. Martelly, soulignant qu’il avait accepté le départ de son Premier ministre.

Depuis plusieurs semaines, les formations de l’opposition manifestaient sans relâche pour réclamer le départ du chef du gouvernement, un ami personnel du chef de l’Etat.

La sortie du Premier ministre figurait parmi les recommandations d’une commission de consultation que le président Martelly avait convoquée il y a une dizaine de jours pour proposer une issue à la crise.

La commission suggérait également la formation d’un gouvernement de consensus intégrant des membres de l’opposition, et la nomination d’un nouveau conseil électoral en vue de l’organisation des élections législatives et municipales, ainsi que la libération des prisonniers politiques.

 

– Vide politique –

“J’accepte les propositions de la commission. Je suis d’accord avec ce rapport qui crée l’espoir pour pouvoir faire l’unité en Haïti. Nous allons commencer à travailler très vite pour l’appliquer”, avait déclaré M. Martelly vendredi.

Celui-ci trouvait cependant “compliqué de respecter à la lettre le calendrier proposé (11 décembre-12 janvier) parce que beaucoup de points ne dépendent pas du président”.

Selon une source parlementaire, le président Martelly doit se réunir lundi avec les présidents des deux branches du Parlement en vue de choisir un nouveau Premier ministre.

“Le départ du Premier ministre est un signal positif. La crise peut être résolue dans une semaine, mais il faut la bonne volonté et la détermination des acteurs politiques”, a réagi le sénateur d’opposition Francisco Delacruz.

Le parlementaire suggère qu’un gouvernement de consensus soit mis en place au plus vite en vue d’organiser les prochaines élections.

“Il y a une épée de Damoclès au-dessus de la tête du pays. Si les Haïtiens sont incapables de trouver un consensus, une solution nous sera imposée par la communauté internationale”, a-t-il lancé.

Pour André Michel, “la solution de la crise passe par la démission du président Martelly, la formation d’un gouvernement provisoire et la nomination d’un conseil électoral capable de garantir des élections honnêtes et crédibles en 2015”.

MM. Martelly et Lamothe ne sont pas parvenus à organiser de scrutin fin octobre comme ils l’avaient envisagé et le mandat du Parlement prend fin le 12 janvier prochain.

L’arrivée à expiration de ce mandat est susceptible de créer un vide politique qui permettrait au président Martelly de diriger le pays seul, en agissant par décrets. Ses opposants l’accusent ainsi de vouloir instaurer doucement une nouvelle dictature en Haïti.

Les Etats-Unis suivent de près la crise politique qui sévit à Port-au-Prince et ont de nouveau réclamé vendredi la tenue d’élections le plus rapidement possible.

AFP

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