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Haïti: les élections vivement critiquées

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Haïti: les élections vivement critiquées

La mission d’observation électorale de l’Union européenne critique la précarité de l’organisation dimanche en Haïti du scrutin législatif, jugé non démocratique par les organisations haïtiennes de défense des droits de l’homme.

Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), assure que «ce qui s’est passé le 9 août est un accroc à la démocratie en Haïti. Les droits du peuple haïtien ont été bafoués». Les 5,8 millions d’électeurs inscrits étaient appelés à élire l’ensemble de leurs députés et deux tiers du Sénat, dans le pays le plus pauvre de la Caraïbe et du continent américain. Plus de 1800 candidats étaient en lice pour les 139 postes parlementaires à pourvoir pour ce scrutin.

Parlant au nom du collectif d’organisations haïtiennes de droits humains, Pierre Espérance condamne la passivité des forces de l’ordre. «Avec la complicité de la police et de la justice haïtienne, des individus sont entrés dans les centres de vote avec des armes automatiques pour empêcher les citoyens de voter», dit-il. Après la fermeture du scrutin dimanche soir, Pierre-Louis Opont, le président du Conseil électoral provisoire (CEP), a reconnu que «4% des centres de vote ont été affectés par des actes de violence», tout en se déclarant «globalement satisfait» de la journée de vote.

En raison de l’exiguïté de la majorité des locaux accueillant des bureaux de vote et à cause de la précarité des isoloirs, faits de petits panneaux en plastique de quelques dizaines de centimètres de haut, les électeurs n’ont pas été en mesure de voter dans le secret requis, selon ces voix critiques. «En 2015, on ne peut pas organiser des élections comme ça en Haïti», s’énerve Pierre Espérance. «Les autorités haïtiennes doivent beaucoup plus de respect pour le peuple haïtien».

«On a visité des centres de vote qui étaient vraiment très très petits et où, forcément, les isoloirs et les listes étaient sur la même table», reconnait Elena Valenciano, chef de la mission d’observation électorale de l’Union européenne. «Il suffit qu’un seul Haïtien n’ait pas pu exercer son droit de vote pour que ce soit un soucis pour nous», souligne-t-elle. «Le pays a beaucoup de problèmes d’infrastructures, avec tous les centres qui ont été détruits et pas encore reconstruits. C’est vraiment presque une logistique de guerre celle que nous observons ici en Haïti», selon la parlementaire européenne.

La mission d’observation électorale mandatée par l’Union européenne va rester en Haïti jusqu’à la fin du processus électoral, le premier à être organisé depuis 2011. D’ici la fin de l’année, les électeurs haïtiens ont à élire l’ensemble de leurs députés, deux tiers du sénat, tous les maires et les élus locaux ainsi que le futur président de la République.  La logistique du prochain jour de vote, prévu pour le 25 octobre, s’annonce un véritable casse-tête, reconnait Elena Valenciano. “Il faut bien penser que les prochaines élections se font avec sept urnes, probablement avec un taux de participation plus élevé: il sera très difficile de permettre aux gens de voter en liberté et en secret dans nombre des endroits que nous avons visités dimanche”, s’inquiète-t-elle.

En raison d’une crise profonde entre le chef de l’Etat Michel Martelly et l’opposition, aucun scrutin n’avait pu être organisé en Haïti depuis 2011, alors que le pays peine toujours à se relever du terrible séisme de 2010, qui a encore aggravé une situation économique et sociale déjà catastrophique.

Source: Le Figaro

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