La ville des Cayes est en effervescence. Des milliers de ses citoyens ont gagné les rues, dimanche dernier, contre le rationnement électrique.Les manifestants en ont profité pour régler leur compte avec le pouvoir central qui, disent-ils, n’a pas tenu ses promesses vis-à-vis de la 3e ville du pays.
Leader incontournable de cette ville, l’ex sénateur Gabriel Fortuné fait le point sur le contexte de cette grande manifestation. Selon lui, cette situation est due au rationnement drastique du courant électrique dans la ville des Cayes, soit 12 ou 14 heures par jour. De ce fait, les citoyens réclament 18 heures d’alimentation électrique et une meilleure répartition. Cette demande, affirme l’ex-délégué départemental du Sud, a été formulée, sans succès, par les représentants de la Chambre de Commerce des Cayes au cours d’une rencontre avec les autorités haitiennes du secteur énergétique.
Intervenant dans différents médias de la capitale, M. Fortuné dit croire que cette manifestation populaire est une victoire. Selon lui, les Cayens, qui ont longtemps hésité à se soulever contre le régime tèt kale, ont finalement pris conscience de la nécessité de lui exprimer massivement leur mécontentement. Car, déplorent les manifestants, la ville des Cayes est traitée en parent pauvre alors que d’autres régions du pays comme le grand Nord bénéficie d’un ensemble de travaux d’infrastructures.
L’entrepreneur reconnait que le rationnement drastique du courant électrique était aussi un prétexte pour la population des Cayes d’exprimer sa frustration contre l’équipe au pouvoir, notamment à cause des problèmes liés au coût élevé de la vie ainsi que des promesses non tenues. Et d’ajouter : « les problèmes sociaux sont aussi les problèmes politiques ».
Le département du Sud a été le grand artisan de l’accession de M. Martelly à la Présidence d’Haïti. Après l’avoir voté massivement au premier tour des élections, les citoyens du Sud, la ville des Cayes en particulier, se sont mobilisés dans les rues durant plusieurs jours pour exiger du CEP le respect de leur vote.
Jean Michel Cadet
