Choisi par l’Ecole nationale des arts (ENARTS) à la requête du ministre de la Culture d’alors, Mario Dupuy, pour représenter Haïti sur l’Ile Maurice dans le cadre du projet patronné par l’UNESCO sous l’appellation de la « Route de l’esclave », le sculpteur Fritz Laratte a dû contracter, avant son départ, un prêt auprès de la Banque Populaire Haïtienne(BPH) pour régler les formalités nécessaires liées au voyage et couvrir les frais de subsistance de sa famille pendant la durée de sa mission.

L’artiste jure que les autorités concernées, celles des ministères des Affaires étrangères, de la Culture, lui ont promis de lui rendre l’argent qu’il a déboursé, dès son retour.

Le 21 avril, Frantz Laratte, revenu au pays, s’est mis à entreprendre des démarches pour le remboursement des frais. Avec le concours du directeur général de l’ENARTS, l’artiste a pu rencontrer la ministre de la Culture, Josette Darguste qui, sans détour, dit ne rien devoir à M. Laratte qui continue péniblement, confie-t-il, de solder l’intérêt de la dette contractée.

Dans une lettre en date du 3 juin adressée à la ministre de la Culture, Philippe Dodard, directeur général de l’ENARTS, a tenté de rappeler à Mme. Darguste l’obligation du ministère envers Frantz Laratte, mais son courrier serait resté sans réponse, selon le sculpteur.

Le projet, porté par le Conseil international des monuments et des sites de l’Ile Maurice, s’est tenu durant les mois de mars et d’avril 2013. Le sculpteur Laratte a, en cinq jours, tiré d’un bloc de granite un esclave priant pour que brisent les chaînes de l’esclavage. La stèle de 6 pieds de hauteur a été saluée positivement par la critique, a noté Philippe Dodard dans la correspondance adressée à la ministre.