La nouvelle dimension

La « Libération » a failli avoir lieu à Kolektif 509

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La « Libération » a failli avoir lieu à Kolektif 509

L’exposition «Libération», regroupant des œuvres de six créateurs contemporains, a été inaugurée, vendredi, à Kolektif 509. L’événement réunit une quarantaine de pièces d’art allant de l’installation à la photographie, en passant par la peinture.

Pas moins de cinq peintures ont été achetées dès les deux premières heures du vernissage. La jeune artiste Mafalda Mondestin, dont les œuvres coûtent moins cher que celles des autres exposants, a vendu quatre de ses cinq tableaux. Pour sa part, le peintre Grégory Vorbe n’a vendu qu’une seule des dix toiles qu’il a exposées. Les responsables de la galerie, Xavier Dalencour et Valérie Noisette, s’en lèchent les babines. Au vu de la belle vente lors de la soirée d’inauguration de l’exposition, ils ont encouragé Mme Mondestin à se répéter, à garder le même style. Au fait, il serait dommage que la jeune Mondestin s’arrête en si bon chemin. Mais qu’on l’appelle à ne pas changer de gamme, c’est comme l’inviter à ne plus progresser, à ne pas se libérer.

Cette exposition, étant intitulée « Libération », devrait raisonnablement présenter des expériences libératrices de plasticiens s’affranchissant des limites liées à leur champ d’expression. Grégory Vorbe serait le seul à réussir son coup. Il parvient, dans certains tableaux, à un équilibrage harmonieux de son système chromatique fait de taches apposées avec intelligence sur la toile. Les couleurs, pour la plupart, différentes et autonomes les unes par rapport aux autres, se répondent pour créer l’illusion du relief, et évoquer avec poésie les échos des éléments hétéroclites formant la composition de l’œuvre. Il en résulte une structure rigoureuse, à la fois par les formes et la délicate polychromie que l’artiste leur attribue. Bien que chargées, ce sont des surfaces épurées. Cela permet à chaque élément d’être à lui seul une unité interprétative de l’œuvre. Ainsi les toiles échappent-elles à une quelconque démarche compréhensive commune de la part des regardeurs.

Quant aux œuvres de Mafalda Mondestin, le travail est respectable à bien des égards. Elles sont remarquables par la pureté des lignes, le réalisme de la représentation humaine dans une atmosphère ludique et joyeuse. Mais rien d’innovant, de libérateur !

Autre création ayant attiré les visiteurs : les photographies de Sébastien Denis. Des pièces dignes de salutation. C’est un vrai chasseur d’instantanés. Il maîtrise, c’est le moins qu’on puisse dire de lui, la composition photographique, considérant, bien sûr, que cela ne découle pas nécessairement d’une mise en scène, mais d’une prise de vue intelligente. 

Les œuvres d’un autre photographe, Josué Azor, ont aussi retenu l’attention du public. Presque tout le monde s’est accordé à reconnaître la charge homo-érotique, mais subtile, de chaque photographie. Mais tout s’organise suivant une stratégie artistique minutieusement étudiée. Par exemple, dans une pièce titrée « Erotes #9 » où il y a un homme suçant un pénis, une giclée de sperme applique à la surface une texture bulleuse.

Pour finir, il convient de noter l’installation de Pascale Monnin : « Le monde du vitrier ». Des têtes d’hommes en verre transparent sont suspendues à un fil au-dessus d’un lot de feuilles séchées. C’est, selon la remarque d’un visiteur, la prudence non libératrice du vitrier qui a peur de se faire blesser par son œuvre qui, de toute manière, se cassera.

Voilà pour ce qui est de cette exposition qui s’achèvera le 25 juin 2016. Parmi les exposants, seul Grégory Vorbe a atteint une finition vibratoire et libératrice.

Robenson D’Haïti

Photo: Lesly Dorcin

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