La nouvelle dimension

Le Conseil d’administration du FMI approuve en faveur d’Haïti un accord triennal d’un montant de 69,7 millions de dollars au titre de la facilité élargie de crédit

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Le Conseil d’administration du FMI approuve en faveur d’Haïti un accord triennal d’un montant de 69,7 millions de dollars au titre de la facilité élargie de crédit

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, le lundi 18 mai 2015, en faveur d’Haïti un accord triennal d’un montant de 49,14 millions de DTS (environ 69,7 millions de dollars, soit 60 % de la quote-part) au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). L’approbation ouvre la voie au décaissement immédiat d’un montant équivalant à 7,02 millions de DTS (environ 10 millions de dollars) et le versement du reste sera étalé sur toute la durée de l’accord, sous réserve du résultat des revues semestrielles du programme.

Le programme des autorités soutenu par la FEC vise à rehausser le potentiel de croissance d’Haïti et à réduire la vulnérabilité de l’économie aux chocs, tout en consolidant la stabilité macroéconomique.

À l’issue des délibérations du Conseil d’administration sur Haïti, M. Min Zhu, Directeur général adjoint et Président du Conseil par intérim, a fait la déclaration suivante :

«Les efforts déployés par Haïti pour parvenir à la stabilité macroéconomique au lendemain du tremblement de terre de 2010 sont louables : la croissance est positive, l’inflation reste modérée et le niveau des réserves internationales est adéquat. Pendant la période à venir, les efforts devront être poursuivis pour permettre une croissance soutenue et solidaire, renforcer les institutions et le cadre des politiques publiques, et maintenir des marges de manœuvre suffisantes pour amortir les chocs.

«Le nouveau programme triennal soutenu par la facilité élargie de crédit (FEC) du FMI a pour but de consolider la stabilité macroéconomique, d’améliorer la compétitivité pour rendre possible une croissance solidaire et préserver les marges de manœuvre, en s’appuyant sur des politiques publiques rationalisées pleinement assumées par le pays. Le soutien des bailleurs de fonds assure le financement intégral du programme.

«Le programme vise à ramener le déficit du secteur public non financier de 7,5 % du PIB pendant l’exercice 2014 à 3,25 % du PIB pendant l’exercice 2015, puis à 2,5 % à moyen terme pour préserver la viabilité des finances publiques. La baisse des cours du pétrole facilitera l’assainissement des finances publiques (en permettant au gouvernement de relever les taxes sur les carburants et d’abaisser les subventions à l’électricité), tout en préservant les dépenses en faveur des pauvres. L’adoption d’un mécanisme automatique de fixation des prix des carburants protégera les taxes sur les carburants en cas de rebond des cours du pétrole.

«Le programme vise à préserver la stabilité des prix. En conséquence, l’orientation de la politique monétaire restera restrictive autant que de besoin jusqu’à ce que l’assainissement budgétaire parvienne à ancrer les anticipations de taux de change. La combinaison des politiques menées a pour but de maintenir les réserves internationales à un niveau approprié pour dégager des marges de manœuvre suffisantes.

 

«Le programme de réformes structurelles prévu est axé sur le renforcement de la compétitivité afin de promouvoir la croissance économique. Il s’attaque aux problèmes de fond du secteur de l’électricité, soutient les efforts déployés par les autorités pour renforcer les droits de propriété et prévoit d’accroître l’efficacité des actions publiques au moyen de réformes de l’administration fiscale, de la politique fiscale et de la gestion des finances publiques, ainsi que d’une amélioration du cadre monétaire et des statistiques économiques.»

Évolution récente de l’économie

En décembre 2014, Haïti a achevé l’exécution de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), qui a contribué à une croissance économique positive et à maintenir la stabilité macroéconomique au lendemain du tremblement de terre de 2010. Cependant, bien que la croissance économique par habitant soit positive, elle est insuffisante pour permettre un recul sensible de la pauvreté. Les déficits budgétaire et extérieur ont fortement augmenté et accentué ainsi la vulnérabilité d’Haïti. À cause en partie de l’environnement sociopolitique difficile, les réformes structurelles n’ont guère avancé.

Principaux objectifs du programme

Le programme vise à consolider la stabilité macroéconomique et à approfondir les réformes structurelles afin de rendre possible une croissance économique soutenue et partagée. Il vise à maintenir des marges de manœuvre sous forme de réserves de change et de dépôts bancaires pour réduire la vulnérabilité d’Haïti aux chocs et pour éviter les à-coups dans la dynamique de la croissance. D’après les projections, la croissance du PIB réel devrait être de l’ordre de 3 % à 4 % à moyen terme, grâce notamment à la mise en œuvre de réformes structurelles et institutionnelles pour remédier aux goulets d’étranglement qui freinent la croissance et la création d’emplois, en particulier l’amélioration du climat des affaires et des droits de propriété, l’inclusion financière et l’accès à une électricité à bas prix. L’inflation devrait être contenue autour de 5 %, grâce à des politiques budgétaire et monétaire prudentes, tandis que les réserves internationales brutes devraient couvrir 4 à 5 mois d’importations.

La politique budgétaire vise à placer la dette publique sur une trajectoire tenable et à maintenir des marges de manœuvre compte tenu des risques de dégradation. Il a pour but de ramener le déficit du secteur public non financier à 2,5 % du PIB à moyen terme, tout en préservant les dépenses en faveur des pauvres. Le rééquilibrage des finances publiques sera opéré par la suppression des subventions aux carburants régressives, l’abaissement des dépenses d’investissement à un niveau viable et la réduction des pertes quasi budgétaires du secteur de l’électricité. À cet égard, la loi de finances rectificative de 2015 prévoit un ajustement budgétaire prononcé à la faveur de la baisse des cours internationaux du pétrole. Pour empêcher la réapparition des subventions aux carburants si les cours internationaux rebondissent, les autorités ont adopté un mécanisme automatique de fixation des prix des produits pétroliers, qui permettra de répercuter l’évolution des cours internationaux du pétrole sur les prix intérieurs des carburants tout en protégeant les populations les plus vulnérables.

 

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