La nouvelle dimension

Le « goudougoudou » de l’aide internationale

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Le « goudougoudou » de l’aide internationale

Confondu avec le séisme, 12 janvier a cessé d’être une date depuis 2010 pour devenir un bruit dont le décibel augmentera progressivement pour nous empêcher de nous entendre. 12 janvier, dès sa naissance, à 4 h 56 pm, a été un bruit. Voilà pourquoi la population l’a rapidement, peut-être par miracle aussi, surnommé goudougoudou.

Ce jour, qui a commencé en fin de journée, ne trépassait pas avec les 300.000 personnes qui ont péri entre ténèbres et décombres tant à Port-au-Prince qu’à Léogâne. Ce jour fatidique continuait à être bruit et à vivre de tous les bruits telluriques de la Terre.

Les nombreux agents de l’humanitaire ont tous ensemble fait crier des milliards pour aider Haïti, avec le résultat que cela crée aujourd’hui une cacophonie, un goudougoudou dans l’aide internationale, publique et privée, qui aurait « totalisé près de 8 milliards de dollars depuis le séisme », selon les chiffres déclarés par les autorités officielles. Une partie de ces sommes n’est jamais arrivée en Haïti. Donc, le montant des enveloppes est spectaculaire, il fait du bruit comme le goudougoudou, mais les résultats sont inexistants. Que reste-t-il des rêves de reconstruction d’Haïti ?, s’interroge le journal Le Monde. « Trois ans après le tremblement de terre qui a ravagé ce pays parmi les plus pauvres du monde, 360 000 personnes s’entassent toujours dans l’insalubrité des camps de tentes, les bidonvilles sont repartis à l’assaut des collines, une épidémie de choléra s’est durablement installée et 80% de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté. »

Quant à la trajectoire de l’argent de l’aide internationale, c’est toujours le principe du goudougoudou qui s’applique. Cette onomatopée, goudougoudou, rappelle étrangement le petit bruit de la déglutition. Les bailleurs de fonds donnent beaucoup pour ensuite tout avaler « goudou-goudou ». L’envoyé spécial des Nations unies pour Haïti a révélé que l’argent du fonds humanitaire, soit 2,4 milliards de dollars, avait été distribué de la façon suivante : 34 % ont été renvoyés aux organismes civils et militaires des donateurs pour l’intervention d’urgence, 28 % attribués à des agences des Nations unies et à des ONG, 26 % alloués à des sociétés privées et à d’autres ONG, 5 % reversés à des sociétés nationales et internationales de la Croix-Rouge, 1 % a été versé au gouvernement haïtien et 0,4 % à des ONG haïtiennes, a rapporté le Courrier international dans un article en date du 12 janvier 2012.

Au nom de la Terre, la nôtre, celle qui a tremblé, plus de goudougoudou, s’il vous plait !

Rdh/Signal Fm

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