Les avocats de Marie Danielle Bernardin dénoncent la mainmise de l’Exécutif sur la justice. Lors d’une conférence de presse tenue ce matin dans les locaux du Réseau national de défense des droits humains, Me. André Michel dit avoir pris connaissance d’un document, signé par la présumée victime de viol, attestant qu’elle renonce à poursuivre en justice le président du Conseil électoral permanent, Me. Josué Pierre-Louis qui l’aurait violée.

« Considérant les menaces dont le juge instructeur, Joseph Jeudilien Fanfan, a fait l’objet, considérant les déclarations partisanes du chef de l’Etat faisant remarquer à qui de droit que le présumé violeur est son homme de confiance, considérant qu’à chaque audition des bandits viennent faire obstruction à la sérénité de la justice, considérant que des membres de la famille de la victime ont dû s’exiler pour échapper au danger que Me. Josué les fait encourir, Marie Danielle Bernadin abandonne toute poursuite judiciaire contre son bourreau », a déclaré l’un des avocats de l’accusation, Me. André Michel.

Me. Newton Saint Juste a lui aussi évoqué les mêmes raisons : l’insécurité de la victime et celle de ses défenseurs. Me. Saint Juste croit que ce cas doit donner matière à un grand débat sur la légitimité de l’impunité en Haïti.