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Martelly veut replâtrer le CEP

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Martelly veut replâtrer le CEP

À 11 jours de la fin constitutionnelle de son mandat, le chef de l’État cherche à reconstituer le Conseil électoral provisoire amputé de quatre membres sur neuf. Michel Martelly a déjà écrit à l’ANMH, à la Fédération protestante, à la POHDH et à l’Église catholique pour leur demander de remplacer, respectivement Pierre Manigat Jr, Vijonet Déméro, Jaccéus Joseph et Ricardo Augustin, tous des conseillers électoraux ayant remis leur démission ces dernières semaines.

Aucun engouement chez ces quatre secteurs pour remplacer leur représentant démissionné au sein du CEP. Certains laissent croire au Nouvelliste que cela doit « nécessairement » passer par un accord global visant à résoudre la crise avant de reconstituer le Conseil électoral. Aucun des secteurs concernés n’a affirmé au journal qu’il compte rapidement donner une suite à la demande du chef de l’État.

Le directeur exécutif de la POHDH joint au téléphone mardi soir par le journal a confirmé que le chef de l’État lui a demandé de remplacer Jaccéus Joseph au CEP. Maxime Rosny a fait savoir que la plateforme va d’abord se réunir en conseil ce mercredi sur la correspondance du président Martelly, puis rencontrer les autres membres du secteur avant de lui répondre dans un sens ou un autre. Il a précisé que cela peut prendre environ 72 heures.

Pour la Fédération protestante d’Haïti (FPH), le chef de l’État leur a demandé de remplacer Vijonet Déméro au CEP  bien avant le report des élections du 24 janvier. Le président de la Fédération, Sylvain Exantus, avait déjà dit dans une note publiée le 18 janvier que la décision de désigner un nouveau membre au CEP sera prise en fonction de l’évolution du processus de dialogue entamé par la FPH.

Le porte-parole de la Conférence des évêques, Monseigneur Patrick Aris, a confirmé  également au journal que le chef de l’État leur a demandé de remplacer Ricardo Augustin au CEP. Dans une prise de position sur la crise politique publiée le 21 janvier, le cardinal Chibly Langlois avait déjà invité l’éxécutif, le CEP et d’autres acteurs impliqués dans ces élections à faire preuve de « sagesse, de perspicacité et de capacité de dialogue en vue d’une solution acceptable et durable en faveur du peuple haïtien dans le plus bref délai». À ce moment-là, le chef de l’Église catholique avait clairement fait savoir au chef de l’État que les conditions ne sont pas réunies pour la tenue des élections le 24 janvier.

Le président de l’Association nationale des médias haïtiens (ANMH) a lui aussi confirmé au Nouvelliste que le président Martelly lui a demandé de pourvoir au remplacement de Pierre Manigat Jr au CEP. Hérold Jean-François a souligné que l’ANMH décide en conseil, c’est pourquoi il leur a envoyé un avis pour délibération avant de répondre au chef de l’État.

Grégory Mayard-Paul, proche conseiller du chef de l’État, a affirmé au Nouvelliste que Michel Martelly a effectivement écrit à l’ANMH, à la Fédération protestante, à la POHDH et à l’Église catholique.  « Il y a eu des démissions au sein du Conseil électoral, le président a fait ce que de droit en écrivant aux institutions qui avaient envoyé des membres pour leur demander de les remplacer », a-t-il confié au journal mardi soir.

Pour le moment, les conseillers électoraux Marie Carmel Paul Austin, Yolette Mengual, Carline Viergelin, Lourdes Édith Joseph et Pierre-Louis Opont sont toujours en poste. Plusieurs de ces membres ont été accusés de corruption ou d’avoir changé de résultats de scrutins.

Selon l’article 172.1 du décret électoral qui stipule que « le CEP tranche les différends à travers ses organes contentieux, se prononce à la majorité des deux tiers 2/3 au moins de ses membres sur la validité des résultats définitifs et les transmet, toutes affaires cessantes, au président de la République pour promulgation et publication dans le journal officiel Le Moniteur » et selon l’article 172 : « La lettre de transmission des résultats des élections au président de la République pour publication au journal Le Moniteur doit être signée par au moins 2/3 des membres du Conseil », le CEP est inopérant en ce sens qu’il ne peut organiser aucune élection dans l’état actuel des choses ni publier de résultat d’élection.

Le Nouvelliste

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