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Menace ou intimidation, le sénat haïtien préoccupé

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Menace ou intimidation, le sénat haïtien préoccupé

La Commission justice et sécurité de la république a rencontré mardi les responsables de l’Association nationale des medias haïtiens (ANMH) et de l’association des journalistes haïtiens (AJH) autour du communiqué publié le 10 février dernier rappelant aux travailleurs de la presse qu’ils sont passibles de sanctions pénales en cas de diffamation, menace et incitation à la violence. Au fait, il s’agit d’un décret produit sous le gouvernement de Henry Nemphy, bien avant la naissance de la constitution de 1987, qui servait à intimider des journalistes. Liliane Pierre Paul Charles et Jacques Desrosiers parlent de menace réelle pour la liberté de la presse et la liberté d’expression.

Respectivement présidente de l’ANMH et de l’AJH, les deux responsables n’entendent pas prendre à la légère la publication du communiqué du ministère de la justice diffusé en boucle pendant la période du carnaval national qui se déroulait au Cap-Haitien les 10, 11 et 12 février 2013. D’autant que deux jeunes journalistes, Watson Phanord et Etzer César,ont été victimes de bastonnade de la part des agents de la sécurité présidentielle, alors qu’ils couvraient les festivités carnavalesques pour le compte de RFM, le mardi gras.

« La liberté de la presse est aujourd’hui menacée. Nous devons nous battre pour ne pas perdre cet acquis, fruit de plusieurs années de lutte et de sacrifices. Personne ne peut et ne pourra nous enlever cet acquis » martèle la célèbre journaliste/présentatrice de Radio Kiskeya qui a fait comprendre aux membres de la Commission justice et sécurité du sénat que le décret publié le 10 février dernier par le ministre Jean Renel Sanon est « autoritaire et obsolète » et représenterait également une menace pour la liberté d’expression.

La publication dudit décret vient renforcer le débat sur le fonctionnement de la presse haïtienne et la nécessité d’avoir une loi en ce sens. Mais le contexte actuel n’encourage pas une telle démarche, selon le responsable de l’AJH. « On n’oserait accorder au pouvoir en place l’occasion d’affaiblir davantage notre corporation », a notamment déclaré Jacques Desrosiers.

Le président de la Commission justice et sécurité du sénat prend très au sérieux les inquiétudes exprimées par l’Association des patrons de medias et l’Association des journalistes haïtiens. Francky Excius croit qu’il s’agit d’une dérive très grave puisqu’elle met en danger la démocratie haïtienne. « Nous allons tout faire pour freiner ce genre de dérive », promet le parlementaire qui doit également entendre les explications du ministre de la justice Jean Renel Sanon ce mercredi.

CR//

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