La hausse des prix des produits pétroliers  est bientôt effective. Justifiant cette décision, la ministre de l’Économie et des Finances, Marie Carmelle Jean Marie, estime que l’État, étant à court de ressources, s’est résolu à renoncer à subventionner les produits du secteur énergétique qui absorbe six milliards de gourdes du budget national.

Réfléchissant sur la question, l’économiste Eddy Labossiere croit que cette décision est inopportune. Il en veut pour preuve le contexte politique difficile auquel on assiste. A ce titre, il dit redouter des soulèvements populaires, comme lors de l’émeute de la faim en 2008, suite au coût élevé de la vie que cette décision pourrait bien entrainer.

L’économiste, toutefois, pense qu’il est judicieux pour l’État d’éliminer les subventions des produits pétroliers. Les mesures de subvention, selon lui, visait à protéger les petites bourses car la gazoline et le kérosène, à titre d’exemple sont fréquemment consommés dans la grande majorité des ménages. Cependant, le constat veut que les éléments de la classe aisée notamment des entrepreneurs soient aussi les grands bénéficiaires de ces mesures.

Le professeur recommande, toutefois, aux autorités étatiques, la création des filières de protection sociale, une mesure parallèle, afin de secourir les plus vulnérables. Pour ce faire, il les invite à faire une enquête en vue de cibler les personnes nécessiteuses pour éviter que les catégories sociales aisées ne puissent en bénéficier aussi.

Entre autres recommandations, M. Labossiere prône la création d’emplois susceptible d’augmenter le pouvoir d’achat des masses défavorisées. Il déplore, à cet effet, la réduction considérable du nombre d’emplois qui tue l’économie nationale. Durant les 30 dernières années, argumente-t-il, le nombre d’emplois recensé dans le secteur de la sous-traitance a chuté de 185 mille à 35 mille aujourd’hui. 

Jean Michel Cadet