Le communiqué officiel du Conseil national des télécommunications d’Haïti dénonçant « certaines » radios met en évidence un désir de museler les médias critiques, selon Reporters sans frontières. Ce discours répressif ne peut avoir pour effet qu’une réaction contre-productive d’autocensure pour les journalistes. Le ministre de l’Intérieur, Réginald Delva, doit prendre des dispositions pour faire revenir l’organe régulateur sur ces propos inquiétants, a déclaré Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de Reporters sans frontières.
L’organisation Reporters sans Frontières se dit alarmée par un tel rappel à l’ordre et les menaces que ce communiqué représente pour la liberté de la presse. RSF dit craindre des répercussions néfastes sur l’exercice du travail des journalistes en Haïti.
Si le communiqué ne désigne aucun média en particulier, il a eu pour effet immédiat la mise en demeure de Radio Télé Zénith par le CONATEL, qui l’accuse de diffamation contre les autorités, poursuit RSF.
Haïti occupe le 47e rang sur 180 pays dans l’édition 2014 du classement mondial pour la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières en février dernier. Une position assez enviable menacée aujourd’hui par augmentation des intimidations envers les professionnels de l’information ces deux derniers mois, conclut Reporters sans frontières.