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Spectacle : « Pour les Filles Noires qui ont pensé au Suicide/Alors que l’Arc-en-ciel Suffit »

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Spectacle : « Pour les Filles Noires qui ont pensé au Suicide/Alors que l’Arc-en-ciel Suffit »

La saison théâtrale sur l’équité de genre « Jeu et Regard de femme – ELLES ONT DIT NON » proposée par le Centre Culturel Pyepoudre s’achemine vers sa fin avec le dernier de ses 5 spectacles.

En effet, le spectacle « Pour les Filles Noires qui ont pensé au Suicide/Alors que l’Arc-en-ciel Suffit » clôturera cette saison proposée avec le soutien de l’Ambassade de Suisse en Haïti et la Fondation connaissance et liberté (FOKAL), les  vendredi 21 et samedi 22 avril à 6 h pm à la salle FOKAL UNESCO. L’entrée se fait sur invitation, à retirer à FOKAL. Le spectacle est interdit aux moins de 12 ans.

La mise en scène du poème chorégraphique de Ntozake Shange (titre original “For Colored Girls who have Considered Suicide/ When the Rainbow Is Enuf), adapté en francais par Kettly Mars, est signée de Michèle Lemoine. Elle présentera les comédiennes Ketsia Vainadine Alphonse (la femme en orange), Sachernka Anacassis (la femme en bleu), Myrtho Casséus (la femme en mauve), Jehyna Sahyeir Célestin (la femme en vert), Carline Colagène (la femme en jaune), Louisna Laurent (la femme en rouge) et Paula Clermont Péan (la femme en marron).

Collaborations artistiques chorégraphie Jean-Aurel Maurice – direction et harmonisation des chants Daphné Ménard – lumières Raymond Sardaby – costumes Malou Cadet – assistanat à la mise en scène Louisna Laurent et Jenny Cadet – stagiaire production Jonathan Lafleur

Régie son Patrick Amazan – lumière Prophète et Richard Dolin

chante une chanson pour le cœur d’une fille noire / fais-la sortir d’elle même / pour qu’elle se connaisse / pour qu’elle te connaisse / mais chante lui les rythmes / de l’affection/de la lutte/des temps difficiles / chante-lui la chanson de la vie / elle est morte depuis si longtemps / prisonnière du silence depuis si longtemps / elle ne connaît pas le son / de sa propre voix / sa beauté infinie

Présenté sous la forme de 20 poèmes, Pour les filles noires qui ont pensé au suicide quand l’arc-en-ciel suffit met en scène sept femmes noires, chacune étant désignée par une couleur : la femme en rouge, en bleu, en mauve, en vert, en jaune, en orange – qui forment l’arc-en-ciel du titre – auxquelles s’ajoute la femme en marron, « maîtresse » du rituel qu’elles vont vivre ensemble, où chacune s’avance pour dire une « bribe » de vie, parfois drôle, plus souvent tragique, parfois insoutenable. Chacune d’elle confronte un conflit personnel et le développe à sa manière. Dans une volonté de mise en abyme du traumatisme, la pièce procède par vignettes, dans un « montage » verbal, incluant chant et danse, pour dénoncer le vécu des femmes à l’intérieur des communautés noires :  le premier rapport sexuel, les relations amoureuses, l’abandon, le viol, la violence domestique, l’infidélité, l’avortement, le sexisme, le racisme… Un traumatisme à la fois intime et collectif rejoué sur scène à plusieurs voix. Il s’agit d’affirmer politiquement et esthétiquement la voix des femmes noires, entre dénonciation des violences subies et affirmation de la résilience : ces voix de femmes expriment le désespoir, mais aussi l’énergie de la lutte, et désir de changement radical, de se libérer de l’aliénation désir de découvrir son moi profond, sa force vitale, sa force de vie, sa beauté intérieure,  de trouver son arc en ciel…

 

Ntozake ShangeNtozake Shange (née le 18 octobre 1948) est une artiste afro-américaine. Artiste de performance, dramaturge et poète, elle est reconnue aux États-Unis pour sa pièce For Colored Girls Who Have Considered Suicide When the Rainbow Is Enuf, récompensée par de nombreux prix. Ntozake Shange est née Paulette Williams à Trenton dans le New Jersey dans une famille de la grande bourgeoisie. Son père, Paul T. Williams, est chirurgien dans l’armée de l’air ( U.S. Air Force) et sa mère Eloise Williams est psychiatre et éducatrice sociale. À l’âge de 8 ans, elle déménage avec sa famille pour Saint-Louis où la ségrégation raciale est forte. Cette période de son enfance est aussi celle du Mouvement des droits civiques aux États-Unis et de l’application du Brown v. Board of Education contre la ségrégation raciale à l’école. Sa famille de Shane manifeste par ailleurs un fort intérêt pour les arts et favorise son éducation artistique. Plusieurs personnalités et artistes noirs fréquentent ses parents, dont Dizzy Gillespie, Miles Davis, Chuck Berry, W. E. B. Du Bois, ou encore Joséphine Baker. À 18 ans, en 1966, Shange s’inscrit au Barnard College, à New York. Elle poursuit ses études à l’Université de Californie du Sud, à Los Angeles. Elle se marie, mais ce mariage ne dure pas longtemps. Déprimée à la suite de sa séparation et habitée d’un sentiment d’amertume et d’aliénation, elle tente à plusieurs reprises de se suicider.

En 1971, elle décide de changer de nom et adopte les noms africains de Ntozake («celui qui vient avec ses propres choses» en zoulou) et de Shange («qui marche comme un lion»). Elle devient ensuite écrivain, mais aussi, danseuse, actrice, et enseignante dans plusieurs universités. Son poème chorégraphié, For Colored Girls Who Have Considered Suicide When the Rainbow Is Enuf (Pour les filles de couleur qui ont pensé au suicide quand l’arc-en-ciel suffit), écrit en 1975, est joué à Berkeley, puis, en 1976, à Broadway. Il rencontre un grand succès et est récompensé de plusieurs prix.

Elle a écrit également des recueils de poésie, des romans, des nouvelles, des pièces de théâtre. Ses œuvres encouragent les femmes à prendre leur vie, à s’aimer et à répondre à l’adversité.

Jeu et Regard de femme

Du 17 mars au 22 avril, Le Centre Culturel Pyepoudre, en partenariat avec l’Ambassade de Suisse en Haïti et la FOKAL, propose une saison en cinq spectacles, dont trois créations et deux reprises,  pour que la voix théâtrale devienne femme. Le premier spectacle proposé est Parfum de femme, une création contemporaine conçue et mise en scène par la chorégraphe et danseuse Linda Isabelle François. Cette création passera par les arts visuels, ceux de la danse, du chant, du théâtre.

Le Centre Culturel Pyepoudre s’est fixé pour objectif de sensibiliser à travers le théâtre,  les jeunes et l’opinion publique en général sur la condition féminine haïtienne, les préjugés, discriminations qui s’y rattachent. Pauvreté de masse, violence physique et psychologique, dégradation de la condition des femmes, féminisation de la pauvreté, inégalité sociale, telles sont pour l’essentiel les caractéristiques majeures de la problématique féminine en Haïti. Aujourd’hui encore la violence faite aux femmes et aux filles demeure une question de sécurité publique. La lutte contre cette violence est un combat de chaque jour qui prend différentes formes. Nous ne pouvons pas remplacer l’état qui doit prendre des mesures dissuasives envers les agresseurs pour mettre un terme à cette situation. Nous pensons cependant que l’art théâtral est un support qui, de façon subtile, peut et doit jouer un rôle dans ce processus de progrès contre le système de dégradation sociale des femmes.

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