Le ministère de la Justice et de la Sécurité publique a cru opportun d’informer l’opinion publique, le 18 octobre, de la tenue, à l’Avenue Poupelard, d’une réunion subversive organisée, le 17 octobre, par un secteur hostile aux élections ; réunion au cours de laquelle il a été décidé de l’assassinat du journaliste Jean Monard Metellus.

Donc, grâce au service de renseignements de Jean Renel Sanon, les improbables élections seront réalisées, car le ministre de la Justice détient des informations certaines sur ce secteur qui, dit-il, est hostile à la tenue du scrutin. Cependant, si M. Sanon a jugé opportun d’informer l’opinion publique de ce qu’il a vu et entendu, il a raté  l’opportunité d’arrêter qui que ce soit.

Le secteur qui ne veut pas d’élections, étant identifié, sera sans doute mis hors d’état de nuire. En somme, les élections ne sont plus en danger, mais qu’en est-il de la vie de Jean Monard Métellus ?  Elle est en sécurité, si l’on doit attribuer un caractère dissuasif au communiqué du ministère de la Justice. Ne pouvant ni arrêter  les malfrats, ni protéger le journaliste ciblé, l’Etat crie qu’il y a danger. Ainsi, il reviendrait à  M. Metellus de faire attention ou aux bandits de renoncer à leur plan. D’ailleurs, dans son communiqué,  le ministère de la justice a lancé un appel à la prudence. Jean Monard Metellus a certainement pris note.

Mais, pourquoi  M. Sanon a-t-il aussi appelé à la tolérance ? S’agirait-il vraiment d’un secteur hostile aux élections, qui cherche aveuglement à créer l’instabilité en tuant un journaliste? 

Tolérance à l’égard de qui ou de quoi? Ce secteur dont parle le ministre de la Justice est-il hostile aux élections ou au travail de l’animateur de RANMASE ?