La nouvelle dimension

Une ère Nouvelle de Coopération Régionale a vu le Jour : l’Avènement de l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC)

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Une ère Nouvelle de Coopération Régionale a vu le Jour : l’Avènement de l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC)

Vers la fin des années 1980, les Chefs de Gouvernement de la Communauté de la Caraïbe (CARICOM) ont ressenti une urgence croissante de forger des relations plus étroites avec leurs voisins du Bassin de la Caraïbe. Ce désir d’élargir le processus d’intégration cherchait à englober toutes les nations baignées par la Mer des Caraïbes, y compris d’autres Etats de la Caraïbe, les Etats de l’Amérique centrale ainsi que les pays riverains de l’Amérique du Sud.  Dans ce contexte, à la Grenade, en juillet 1989, la CARICOM décida de créer la West Indian Commission (WIC), placée sous la présidence de Sir Shridath Ramphal, et ayant pour mission d’examiner et de recommander quel serait le meilleur moyen d’impulser un mécanisme de coopération avec les groupes de  pays voisins ci-dessus mentionnés. Quelques années plus tard, en 1992, cet organisme indépendant proposa, dans le rapport intitulé « Le Temps d’Agir », l’établissement d’une Association des Etats de la Caraïbe (AEC). Cette Association se convertirait dans le plus grand mouvement d’intégration de la Caraïbe, ayant atteint un rayonnement géographique sans précédent.

 

 

La proposition répondait parfaitement à la nécessité pour la CARICOM d’approfondir la coopération au delà de ses limites et de renforcer son pouvoir de négociation dans l’économie mondiale par la création d’un espace économique élargi. Les Pays membres ont pu concevoir le potentiel de cette nouvelle entreprise qui allait inclure 200 millions de personnes de l’Amérique latine et la Caraïbe.

                                                

La proposition fut examinée à la Première Réunion spéciale de la Conférence de  la CARICOM, au mois d’octobre 1992. Elle bénéficia de l’avis favorable unanime des Chefs de Gouvernement, qui ont convinrent d’entamer des consultations sur la recommandation de la WIC avec les Etats visés de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud. Le Bureau de la CARICOM initia effectivement les discussions avec les représentants des Gouvernements de la Colombie, de Cuba, de la République Dominicaine et du Venezuela. Ceux-ci accueillirent la proposition de manière enthousiaste, ce qui encouragea le Bureau à entreprendre la même démarche diplomatique auprès des Etats de l’Amérique centrale dans le cadre d’une rencontre CARICOM/Amérique centrale réalisée à San Pedro Sula, République du Honduras. L’idée de la création de l’AEC y fut tout aussi bien accueillie.

 

Le moment historique de promotion de la proposition prit encore davantage d’élan dans le contexte des négociations pour donner vie à un Accord de libre-échange de l’Amérique du Nord (ALENA) et des politiques de l’Union européenne en matière commerciale. Le climat économique international en évolution rapide, marqué par les mesures de libéralisation adoptées par les pays de l’Amérique latine et de la Caraïbe, a accru l’intérêt indispensable pour l’intégration et la coopération au niveau régional, ainsi que pour le développement de liens économiques plus étroits fondés sur la géographie, en particulier dans le domaine du commerce et de l’investissement, afin de renforcer la compétitivité économique.

Par la suite, lors du Sommet ministériel CARICOM-Amérique Centrale à Kingston, Jamaïque, en mai 1993, les ministres des pays respectifs se sont félicités de la proposition de créer l’AEC. Des progrès significatifs ont été faits et des engagements francs pris au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CARICOM, de Suriname et du Groupe des Trois (G3), (Colombie, Mexique et Venezuela), à Port d’Espagne, Trinité-et-Tobago, en Octobre 1993, où un calendrier a été établi pour la mise en place de l’AEC.

Les négociations devant aboutir à la Convention instituant l’AEC débutèrent formellement au cours d’un atelier tenu à Kingston, Jamaïque, en Mars 1994. Deux ateliers s’en suivirent, l’un à Santo-Domingo, République dominicaine, et l’autre dans la ville de Mexico, Mexique, dans le but principal de parvenir à un consensus sur la nature, la portée et les objectifs de l’Association ainsi que sur la manière dont les pays membres et non membres, les Territoires d’outre-mer de la Caraïbe et les organisations y participeraient.

Le processus poursuivit son cours à la Quinzième réunion de la Conférence des Chefs de Gouvernement de la Communauté de la Caraïbe (CARICOM), du 4 au 7 juillet 1994, à Bridgetown, Barbade. Après l’examen des propositions, les Chefs de Gouvernement exprimèrent leur désir de signer sans tarder, soit au cours du même mois, la Convention portant créant de l’Association des Etats de la Caraïbe.

C’est dans ce contexte de la recherche d’une nouvelle ère d’intégration régionale, caractérisée par le renforcement de la coopération, que la Convention instituant l’Association des Etats de la Caraïbe fut signée le 24 juillet 1994, à Carthagène des Indes, Colombie, par l’ensemble des pays membres potentiels et 3 membres associés. Tel qu’énoncé par cette Convention, l’Association est une organisation de consultation, de concertation et de coopération, dont l’objectif est de définir et de promouvoir d’un commun accord la mise en œuvre de politiques et de programmes visant le bien-être des peuples de la région.  La Convention est entrée en vigueur le 4 août 1995.

 

L’AEC a été créé comme instrument pour la coopération fonctionnelle entre les nations qui partagent un patrimoine commun : la mer des Caraïbes. Parmi ses domaines de coopération prioritaires se trouvent le commerce, le transport et le tourisme.  D’autres domaines prioritaires, comme les catastrophes naturelles et l’environnement, la Mer des Caraïbes et les problématiques en matière de développement social, culturel, scientifique et technologique, ont été incorporés au Programme de travail de l’AEC pendant la Première réunion du Conseil des Ministres, réalisée au Guatemala en décembre 1996.

 

Aucun autre mécanisme de coopération dans la région de la Caraïbe n’a eu un tel appel. Dès le début, quatre groupes régionaux ont été distingués : la CARICOM, le Groupe des Trois, l’Amérique centrale et les non regroupés (Cuba, Panama et République dominicaine). Les Territoires d’outre-mer ont été inclus en tant que Membres Associés. La création de l’AEC représente une opportunité stratégique pour développer de nouvelles formes de coopération régionale.

Les détails administratifs indispensables au fonctionnement de l’Association ont été négociés très rapidement dans les mois qui ont suivi l’entrée en vigueur de la Convention.  Entre autres questions importantes, il fallait désigner un Secrétaire général, choisir un Pays siège et définir un budget.

Des pas en ce sens seront franchis au Premier Sommet de l’AEC qui a eu lieu les 17 et 18 août 1995, à Port d’Espagne, Trinité-et-Tobago. Au cours de cette rencontre, Trinité-et-Tobago a été choisie comme Siège de l’Association, après que la République Dominicaine et le Venezuela eurent retiré leur candidature. De plus, M. Simón Molina Duarte, de nationalité vénézuélienne, a été élu comme premier Secrétaire général de l’AEC pour une période de quatre ans, et le Mexique, par l’intermédiaire de son Secrétaire des Relations Extérieures, José Angel Gurria, comme premier Président du Conseil des Ministres pour une période d’un an.

Au Guatemala, les 30 Novembre et 1er Décembre 1995, eut lieu la première réunion ordinaire du Conseil des ministres de l’AEC, au cours de laquelle furent prises 12 décisions (« accords » dans le langage de l’Association), portant, entre autres sur  le programme de travail, les conditions de participation des Membres Associés, des observateurs et des acteurs sociaux, les règles de procédure du Conseil des ministres, le Règlement interne du Secrétariat.

Cette organisation internationale unique dans la Caraïbe par son ampleur, empreinte d’optimisme, de vitalité et du soutien de ses leaders, a mis en évidence la volonté d’aborder frontalement les nouveaux défis à relever dans un environnement mondial changeant. Les leaders de l’époque de son avènement ont entrepris une démarche audacieuse et commencé un voyage de création collective de nouvelles opportunités pour leurs pays.  Aujourd’hui, après vingt ans d’existence, l’AEC a survécu à de nombreux défis et a resurgi revitalisée, continuant à promouvoir la coopération fonctionnelle entre ses Etats membres pour le plus grand bien des hommes et des femmes qui les habitent.

 

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