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Gustavo Gallón: l’urgence d’une correction

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Gustavo Gallón: l’urgence d’une correction

L’expert indépendant de l’ONU sur la situation des droits humains en Haïti, Gustavo Gallón, a présenté au conseil des droits humains de l’Organisation des Nations Unies(Onu), à Genève, le 24 mars 2015, son rapport sur la situation dans le pays.

 

Cet exercice a été réalisé dans le cadre de la 28e session du Conseil qui se tient du 2 au 27 mars 2015 avec la participation de 47 Etats.

Dans ce rapport, l’expert invite « les autorités nationales et la coopération internationale à concentrer l’attention sur 5 situations remarquablement graves », selon ce qu’il a indiqué à la Radio France internationale (Rfi).

Ces situations qui « devraient être priorisées pour prendre des mesures urgentes », selon le péruvien Gallón, sont l’analphabétisme, la détention préventive prolongée, l’absence d’élections, la réparation des violations des droits humains du passé et les conditions de vie des déplacés internes.

L’expert propose des « traitements d’urgence ».

« Ces situations doivent être éradiquées avec détermination dans un délai raisonnable car elles constituent un degré inacceptable de violation des droits humains et elles jouent un rôle négatif pour la jouissance d’autres droits humains », déclare l’expert indépendant.

Désigné en juin 2013, Gallón a été récemment en Haïti, du 22 février au 3 mars 2015.

Ce deuxième rapport de l’expert, consulté par AlterPresse, « réaffirme les conclusions » de sa précédente évaluation marquée par une « perception et une conviction que la situation des droits humains en Haïti est extrêmement grave mais surmontable ».

Pour surmonter « ces goulots d’étranglement », l’expert Gallón estime que « cinq conditions fondamentales » doivent être remplies.

Ce sont « une forte volonté politique du gouvernement et de la communauté internationale, une participation active de la société civile, un consensus sur les problèmes à résoudre en priorité, une concentration et une coordination des efforts dans la même direction, et une solide persévérance de ces efforts pour atteindre les buts définis ».

Selon le rapport sur le développement humain 2014 « pérenniser le progrès humain : réduire les vulnérabilités et renforcer la résilience » du programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), Haïti compterait 5 millions 294 mille analphabètes sur les 10 millions 320 mille habitants.

Selon les autorités haïtiennes, la population analphabète ne serait que d’environ 3 millions et demi et la campagne en cours alphabétiserait 450 000 personnes sur deux ans.

A en croire les données fournies par l’unité de correction de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (Minustah), « au 31 octobre 2014, 72% de la population carcérale était en attente de procès, de même que 79% des mineurs et 81% des femmes ».

Sur 10 mille 508 détenus, 7 mille 578 étaient en détention préventive prolongée.

Depuis le 2 mars 2015, le ministre de la justice et de la sécurité publique, Pierre Richard Casimir a lancé une opération dénommée « Coup de poing » contre la détention préventive prolongée.

Sur 4 452 détenus de la prison civile de Port-au-Prince, uniquement 485 d’entre eux ont déjà été jugés.

Par ailleurs, depuis plus de trois années l’administration politique dirigée par le président Michel Joseph Martelly n’a toujours pas organisé des élections.

Pour le moment, la machine électorale semble être mise en branle pour des joutes concernant 20 sénateurs, 119 députés et des centaines de membres des collectivités territoriales.

Des partis et regroupements politiques sont déjà inscrits et attendent la publication de la liste définitive des structures agréées par le conseil électoral provisoire.

Même si le dictateur Jean Claude Duvalier est mort, le procès de son régime pour crimes contre l’humanité doit continuer selon des organisations militant contre l’impunité.

L’expert Gallón évoque un respect du « droit à la mémoire » dans son rapport.

Pour ce qui est des déplacés du séisme de 2010, selon les chiffres fournis par le gouvernement haïtien au Comité des droits humains « en octobre 2014, il y aurait 85 400 déplacés encore sous les tentes.

De plus, dans toutes les mesures à prendre l’expert exige qu’une « attention particulière et différenciée » soit accordée aux droits des femmes dans tous les domaines ».

AlterPresse

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